COMMISSION NATIONALE DU FONDS POUR L'ENVIRONNEMENT MONDIAL

Cultures associées et engrais biologiques : visite de terrain du FEM à Mapleu et Glanglé.

Par une matinée ensoleillée, notre équipe s'est rendue dans les villages de Mapleu et Glanglé pour une visite de terrain. L'occasion de rencontrer les acteurs d'un projet qui allie régénération des sols et autonomie des communautés, et dont le visage est résolument féminin.

L'air est chargé de l'odeur riche de la terre et de la promesse d'une bonne récolte. Ici, sur les terres des villages de Mapleu et Glanglé, l'espoir a un nom : la coopérative KOUAKEUDO. Accueillis par des sourires francs et une détermination sans faille, nous avons découvert un projet de référentisation qui prend racine avec une vitalité remarquable.

Au cœur de cette initiative, un groupe de 20 agriculteurs, dont 18 femmes. Leur leader, à la parole posée et au regard déterminé, incarne cette vision : être les gardiennes de la terre pour les générations futures. Leur outil ? Une parcelle de 3 hectares transformée en un laboratoire à ciel ouvert dédié à l'agriculture biologique, soutenu par le programme de microfinancement du FEM.

La visite des parcelles révèle une mosaïque organisée et prospère, une preuve tangible du succès technique du projet :

 1,5 hectare de manioc : Un tapis luxuriant de jeunes pousses vertes.

 0,5 hectare de maïs et d'arachide : Une association judicieuse où le maïs s'élève et l'arachide protège et enrichit le sol.

 0,5 hectare de riz : Une culture additionnelle qui témoigne de l'initiative et de l'ambition des membres pour diversifier leur production.

Sur les 3 hectares, 2,5 sont rigoureusement dédiés au projet. La preuve est là, sous nos yeux : non seulement le projet est en vie, mais il prospère.

Si la terre est généreuse, la réalité économique, elle, est exigeante. La fierté des récoltes laisse parfois place à l'inquiétude lorsqu'est évoquée la vente des produits.

« Nos produits sont bons, ils sont sains, car nous n'utilisons que des engrais biologiques », explique l'une des femmes. « Mais les acheteurs viennent trop tard. Le manioc pourrit, le maïs s'abîme... »

L'accès difficile à la zone et le manque de moyens de transport adaptés forment une barrière entre leur champ fertile et les étals des marchés. Une partie de leur précieuse récolte se perd, affectant directement leurs revenus et la pérennité de leur modèle.

Face à ce constat, l'équipe du FEM a rappelé l'objectif fondamental du soutien apporté : construire une activité pérenne et résiliente qui démontre la viabilité économique de l'agriculture biologique.

Des conseils pratiques ont été partagés pour les aider à franchir cette dernière étape cruciale :

1. Anticiper la commercialisation : Identifier et contacter activement les acheteurs en valorisant l'argument « biologique ».

2. Explorer la transformation : Envisager de sécher le manioc pour le transformer en gari, augmentant ainsi sa durée de vie et sa valeur.

3. Mutualiser le transport : Utiliser la force du groupe pour créer une caisse commune et affréter un véhicure régulièrement.

4. Créer des alliances : S'associer à d'autres coopératives pour organiser un transport groupé et réduire les coûts.

En quittant les lieux, l'image qui reste est celle de ces femmes, debout au milieu de leur champ, incarnant le lien puissant entre la terre nourricière et la volonté humaine. Le projet a pris racine. Le défi maintenant est de lui permettre de porter tous ses fruits, jusqu'au consommateur.

Le Fonds pour l'Environnement Mondial est fier de soutenir de telles initiatives qui, à l'image de la coopérative KOUAKEUDO, concilient avec courage et détermination la régénération de l'environnement et le développement des communautés.