Les écosystèmes marins et d’eaux douces sains sont essentiels au maintien de la vie sur terre, et ils sous-tendent et relient les écosystèmes, la santé humaine et les principaux secteurs économiques. Pourtant, ils sont confrontés à des menaces sans précédent. Les écosystèmes océaniques sont soumis à la pression du changement climatique, de l’acidification, de la perte d’habitat, de la pollution, de la pêche, du transport maritime et de l’exploitation minière des fonds marins. Les écosystèmes d’eaux douces sont menacés par le changement climatique, l’urbanisation et l’augmentation de la demande alimentaire.
Les écosystèmes marins et d’eaux douces traversent souvent les frontières nationales. Le plus souvent, plusieurs pays partagent des aquifères souterrains, des lacs, des rivières, des zones humides ou des récifs coralliens communs. À l’échelle mondiale, plus de 300 bassins versants et plus de 360 aquifères traversent les frontières politiques de deux pays ou plus. Ces bassins versants, qui couvrent environ la moitié des surfaces terrestres de la Terre, abritent environ 40 % de la population mondiale. Pour conserver ces écosystèmes et veiller à ce qu’ils soient gérés de manière durable, les pays doivent coordonner leurs actions pour garantir un environnement sain pour les générations présentes et futures. Compte tenu du rôle essentiel des écosystèmes marins et d’eaux douces et des menaces qui pèsent sur eux, il est essentiel d’adopter des approches de gestion solides et éclairées. L’expérience du FEM montre que la gestion durable de l’environnement des ressources transfrontières exige une compréhension commune des pressions auxquelles sont confrontés les écosystèmes partagés, associée à des plans d’investissement nationaux et régionaux. Le domaine d’intervention international du FEM consacré à l’eau a un mandat unique : soutenir la coopération transfrontalière dans les écosystèmes marins et d’eaux douces partagés. Le FEM a réussi à instaurer un climat de confiance entre des États qui se trouvent souvent enfermés dans des conflits complexes et durables liés à l’utilisation des ressources marines et/ou de l’eau douce, et à obtenir des avantages à long terme. Pour fixer des objectifs politiques efficaces, associés à des investissements, il faut travailler à toutes les échelles, avec un éventail de parties prenantes, dans les secteurs public et privé et dans l’ensemble du bassin versant, de la source à la mer et au-delà. L’investissement du FEM dans les eaux internationales a trois objectifs principaux :Le concept d’économie bleue
Il identifie les océans comme des zones de développement durable potentiel des secteurs existants et nouveaux, notamment le tourisme, les industries extractives, la production d’énergie renouvelable, la pêche et l’aquaculture, le développement côtier et le transport maritime. Le FEM aide les pays à identifier des investissements nationaux publics et privés durables dans l’économie bleue, en finançant la gestion collective des systèmes côtiers et marins et en mettant en œuvre l’ensemble des politiques océaniques intégrées, des réformes juridiques et institutionnelles.
Améliorer la gestion dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale
Les écosystèmes complexes dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale communément appelées la haute mer, ces zones océaniques dont aucun pays n’a la seule responsabilité de la gestion, rendent la gestion durable des ressources halieutiques et la conservation de la biodiversité particulièrement difficiles. Des mesures urgentes sont nécessaires pour améliorer la conservation et l’utilisation durable des océans ouverts qui couvrent 40 % de la planète et sont de plus en plus menacés par la surpêche d’espèces migratrices pélagiques emblématiques, la navigation maritime, les installations d’énergie océanique, le chalutage de fond sur les monts sous-marins, la pollution et l’extraction de minéraux et d’hydrocarbures.Améliorer la sécurité de l’eau dans les écosystèmes d’eau douce
Les bassins fluviaux transfrontaliers couvrent environ 50 % de la surface terrestre de la planète et abritent environ 40 % de la population mondiale. Plus d’un milliard de personnes vivent dans des bassins fluviaux où l’utilisation humaine de l’eau a dépassé les limites durables. La coopération dans le domaine de l’eau est donc vitale pour la plupart des bassins internationaux afin de répondre aux besoins en matière d’eau, de nourriture, d’énergie et de sécurité des écosystèmes et d’accroître la résilience de chaque nation. Les ressources en eaux souterraines partagées sont particulièrement difficiles à gérer en raison de la connaissance limitée de la ressource et de son « invisibilité ». Avec les pressions croissantes sur les ressources en eau et les pressions croissantes dues à la variabilité et au changement climatique, la gestion des eaux de surface et souterraines est la seule voie durable. L’appui du FEM dans les bassins d’eaux douces sera donc axé sur trois domaines d’action stratégique à savoir :- l’échange d’informations préalables et l’alerte rapide ;
- le renforcement de la coopération régionale et nationale sur les bassins d’eaux douces de surface et souterraines partagés ;
- l’investissement dans l’eau, l’alimentation, l’énergie et la sécurité environnementale.
Au cours des prochaines années, les pays devront identifier des investissements nationaux publics et privés durables dans les écosystèmes océaniques. Le FEM appuiera ce processus en finançant la gestion collective des systèmes côtiers et marins et la mise en œuvre de politiques océaniques intégrées, ainsi que de réformes juridiques et institutionnelles.
Le FEM a l’occasion d’aider les pays à s’attaquer efficacement à une série de facteurs de stress tels que la surpêche, les sources de pollution d’origine terrestre et les pertes et dommages causés aux principaux écosystèmes côtiers et marins grâce à une combinaison d’investissements nationaux et régionaux visant à renforcer les opportunités nationales de l’économie bleue. Il appartiendra maintenant aux pays côtiers et à la communauté mondiale en général d’atteindre ces objectifs initiaux. Cependant, le véritable défi sera de formuler et de mettre en œuvre de nouveaux objectifs scientifiques plus rigoureux qui contribueront à faire en sorte que les écosystèmes côtiers et marins continuent de soutenir les moyens de subsistance locaux, la croissance économique et, en fin de compte, de préserver la santé humaine pour les générations à venir.